Shantideva’s
Bodhicharyāvatāra
བྱང་ཆུབ་སེམས་པའི་སྤྱོད་པ་ལ་འཇུག་པ།།
Groupe d'Etude guidé parVén. Lama Sangyay Tendzin
Chapitre DEUX
Session 15 - le 1er Mai 2021
Chapitre deux (Strophes 59 à 65)
Tashi Deleg !
REFUGE – MANDALA - REQUÊTE
Invocation du Lama – Quiétude mentale
Poursuivant la confession de nos actions négatives, nous nous sommes arrêtés la semaine dernière à la strophe 59 montrant l’urgence de ce faire.
Chapitre deux - Strophe 59 :
Qui peut me donner de ne pas avoir peur ?
Comment échapper à la mort sans coup férir ?
S’il ne fait aucun doute que je disparaîtrai,
Comment puis-je rester tranquille sans souci ?
Quelle garantie peut-on donner que nous ne mourrons pas aujourd'hui et que nous n’avons rien à craindre ? Personne ne peut nous donner une telle assurance, pas même un Bouddha. Comme il est dit dans le Bhadrakaratri-sutra :
Quel homme est-il sûr qu'il ne mourra pas demain ?
Ce jour-là, vous devez vous préparer.
Les grandes hordes du Seigneur de la Mort
Ne sont-ils pas vos fidèles amis ?
Il est essentiel de surmonter nos mauvaises habitudes, notre accrochage récurrent aux objets des sens. Nous sommes comme des morceaux de papier qui, une fois enroulés, ont toujours tendance à se recroqueviller.
Chapitre deux - Strophe 60 :
Que me reste-t-il de ce que j’ai ressenti
Et qui a disparu ?
En m’y attachant à ce point,
J’ai contredit mon maître.
Dans le passé, il n'y ap as un seul objet des sens que nous n'ayons expérimenté. Mais il ne reste rien du plaisir éphémère issu du contact de la conscience avec son objet.
L'expérience du bonheur n'a pas d'essence durable.
Existe-t-il quoi que ce soit qui, à l’encontre de ce que nous connaissons déjà, ne se désintègre pas ? Absolument rien ! Pourtant, nous sommes ici, accrochés aux objets des cinq sens et désireux de les posséder, pour lesquels nous ne nous gardons nullement du mal et des souffrances qui en découlent.
Ignorant chaque difficulté et fatigue, transgressant les paroles de nos gurus racine et du Maître du triple monde, le Seigneur Bouddha et ses enfants Bodhisattva. Nous ne devons plus permettre que cela se produise !
Chapitre deux - Strophe 61 :
S’il me faut quitter mes proches
Et mes amis, de même que la vie,
Pour me rendre seul je ne sais où,
À quoi bon les amis, les ennemis ?
Quand nous mourrons, nous devrons partir seuls. Et cela ne signifie pas seulement que nous serons sans serviteurs. Lorsque nous laisserons notre vie derrière nous, nous abandonnerons nos proches, nos enfants, parents et amis, nos plaisirs et nos biens. Tout ce que nous avons sera abandonné et laissé pour compte.
Grâce à la force de l'ouragan karmique rouge, nous serons contraints de nous éloigner vers d'étranges destinations que nous ne savons pas où, du Pic de l'Existence à l'Enfer de la douleur implacable. Dans un tel moment, nous n'avons aucune liberté de choix et nous sommes au-delà de l'aide d'amis ou des attaques d'ennemis. Pourquoi alors faire autant de tous nos amis et ennemis ?
Chapitre deux - Strophe 62 :
Comment me libérer pour de bon
De la souffrance qui résulte des actes nuisibles ?
Voilà l’unique question sur laquelle, jour et nuit,
Devrait se pencher mon esprit.
Ce qui nous fera mal à ce moment-là, c'est notre propre mal : les dix actes non-vertueux que nous avons commis par attachement et par haine envers non seulement nos amis mais aussi nos ennemis.
En conséquence, notre seule préoccupation devrait être de savoir comment nous pouvons nous assurer
de nous débarrasser de ce mal, qui seule est la cause du chagrin. Cela devrait être notre obsession le jour et ce qui nous empêche de dormir la nuit ! C'est ainsi que nous devons nous efforcer de confesser nos mauvaises actions.
C'est à cause de nos actions non vertueuses que les qualités d'étude, de réflexion et de méditation sur les enseignements n'apparaissent pas en nous. Il est donc vital que nous fassions l’effort de nettoyer nos fautes.
Chapitre deux - Strophe 63 :
Quels que soient les méfaits que j’ai commis
Sous le coup de l’ignorance et de la bêtise,
Les fautes naturelles
Et les transgressions des vœux,
Bien qu'il y ait toutes sortes de fautes à avouer et à purifier, elles peut se résumer en deux catégories : les actions qui sont mauvaises de par leur nature et les actions qui sont des transgressions contre les préceptes établis.
Une action qui est naturellement mauvaise est une action négative, peu importe qui la commet. En revanche, une transgression contre les préceptes ou les règles de conduite éthique est en plus une violation de l’engagement pris.
Puisqu'il a certainement agi de cette manière, Shantideva dit qu'il est prêt à confesser tout le mal, toutes les dix actions négatives, qu'il a commis en méconnaissance de ce qu'il fallait faire et de qu’il fallait éviter : ces actes maléfiques innommables et les actions qui mauvaises parce que transgressions des préceptes.
Chapitre deux - Strophe 64 :
Je les confesse à nos protecteurs eux-mêmes
En joignant les mains et en me prosternant
Maintes et maintes fois
Par peur de la souffrance.
Quel que soit le mal qu'il ait fait, Shantidéva le déclare en présence des protecteurs, des bouddhas et des bodhisattvas compatissants, les mains jointes et les yeux larmoyants,
Respectueusement, il s'incline à plusieurs reprises, avouant toutes ses fautes et ses échecs, sans rien cacher. Dans le texte tibétain, l'expression ‘Yang-dang-Yang’ traduite par les mots « maintes et maintes fois » indique clairement la profondeur des regrets qu’il nous faut ressentir en confessant nos fautes.
Chapitre deux - Strophe 65 :
Ô guides, je vous supplie
De considérer mes méfaits tels qu’ils sont.
Puisqu’ils sont nuisibles,
Plus jamais je ne les commettrai.
Shantidéva conclut en priant les guides et gardiens du monde, les implorant de l'accepter tel qu'il est, un humble pécheur. Il est dit que nous devons reconnaître et déclarer nos fautes comme si les Bouddhas et les Bodhisattvas nous interrogeaient à leur sujet.
S'engager dans une action perverse produit des conséquences insupportables. Pour les êtres saints, une telle conduite malsaine est un objet de dérision. Par conséquent, à partir de maintenant, nous devons promettre de ne jamais répéter de telles actions, même au coût de notre vie.
Lorsque nous prononçons une telle résolution, nous devons considérer que des rayons de lumière multicolores jaillissent des corps des bouddhas et des bodhisattvas et nettoient et purifient toutes nos fautes et toutes nos chutes.
Ceci conclut la présente étude du chapitre 2 du Bodhicaryâvatâra. Demeurons quelques instants en quiétude mentale avant de dédier le mérite de cette session pour le bien de tous.
Je vais ensuite entreprendre de répondre aux questions que certains d’entre vous m’ont transmises.
Chapitre 2 : Session de questions-réponses 1
Question :
Par rapport aux offrandes, comment peut-on savoir si elles ont été acceptées ?
Réponse :
Tout d'abord, il est bon de comprendre ce que vous entendez ici par « savoir ».
Dance le cas présent, il ne s'agit pas d'obtenir une confirmation mentale correspondant à une attente mais plutôt de percevoir le résultat d'une action.
Ce résultat sera bien acquis en l’absence de toute attente et pour autant qu’elles aient été présentées avec une motivation pure et clairement présentes à l'esprit. Une fois visualisées de cette manière, vous priez humblement qu'elles soient acceptées.
Les bouddhas ne nous jouent pas des tours, ils sont très compatissants. Le reste est une question de confiance. Confiance dans le Refuge et confiance en vous. Cette confiance est réelle à la suite d'une action bien accomplie.
Question :
Lama pourrait-il enseigner davantage sur les quatre maras?
Réponse :
D'une manière générale, les maras sont des forces négatives qui nous empêchent de réaliser nos aspirations. Ils sont de quatre types :
1. ཕུང་པོའི་བདུད། - le mara des agrégats symbolise notre attachement aux formes, aux perceptions et aux états mentaux, les percevant comme « réels » ou solides. Le mara des agrégats empêche d'accomplir la vertu, car possédant des agrégats (créés par le karma et les émotions perturbatrices), on tombe inévitablement sous l'emprise de la maladie, du vieillissement et de la décomposition ; des conditions qui empêchent d'accomplir la vertu.
2. ཉོན་མོངས་ཀྱི་བདུད། - le mara des émotions conflictuelles symbolise notre dépendance aux schémas habituels des émotions négatives. Le mara des émotions destructrices empêche d'accomplir la vertu, car on est sous le pouvoir d'émotions perturbatrices telles que le désir et la colère. Le mara des émotions destructrices principales et les émotions destructrices subsidiaires. Ceci est expliqué en détail dans l'enseignement sur les 51 événements mentaux.
3. འཆི་བདག་གི་བདུད། - le mara du Seigneur de la Mort symbolise à la fois la mort elle-même, qui nous prive de notre précieuse naissance humaine, mais aussi notre peur du changement, de l'impermanence et de la mort. Le mara du Seigneur de la Mort rend impuissant la fin de la faculté de force vitale.
4. ལྷའི་བུའི་བདུད། - le mara des fils des dieux symbolise notre soif de plaisir, de commodité et de paix. Le mara des fils des dieux empêche d'accomplir la vertu par la jalousie des fils des dieux du royaume du désir. Dans le développement du Samadhi, ce mara contrôle les émanations des autres. Au niveau subtil, c'est par exemple la distraction qui nous empêche de surmonter l'un des trois premiers maras.
Question :
Lama peut-il donner plus de précision sur les 3 méthodes suprêmes (strophe 53)
Réponse :
Rappelons-nous d'abord que Shantidéva enseigne ici le pouvoir du remède dans le contexte de la confession de nos actes négatifs. Il souligne que si nous appliquons les 3 méthodes suprêmes, tout acte vertueux quel qu'il soit peut servir à nous purifier.
- Nous devons engendrer l'intention de pratiquer la vertu pour rompre avec notre comportement négatif.
- Combinant l’action et l’intention, alors que nous nous concentrons sur l'action juste, nous devons garder à l'esprit l'attitude de regret de nos actions négatives. Ceci vaut pour les actions du corps, de la parole et de l'esprit.
- Enfin, nous devons consacrer le mérite accumulé à la purification de ces actes négatifs.
Accompagnée de ces trois méthodes de préparation, l'action elle-même et la conclusion, toute action vertueuse sert de purification et constitue un puissant antidote aux actes erronés.
Question :
Lama peut-il expliquer pourquoi il y a des déesses d’offrandes ? Que symbolisent-elles ?
Réponse :
Elles symbolisent la vacuité. Les offrandes sont des manifestations de clarté, indissociables de la vacuité. Vacuité-clarté. De même que leurs danses expriment la compassion. Vacuité-Clarté-Compassion incessante.
Question :
Lama peut-il expliquer ce que sont les émotions cognitives ? Je me sens confuse quand j'ai entendu qu'elles sont toujours présentes chez les Bodhisattvas sur Bhumis !
Réponse :
L'accès à la gnose ou à la cognition est différent de la connaissance ordinaire. C'est le résultat d'une perspicacité pénétrante à travers le développement de la sagesse.
Sur chaque ‘bhumi’, le Bodhisattva qui y réside accède au niveau de sagesse et de conscience cognitive obtenu alors qu’il parfait l’aspect de Paramita spécifique à ce Bhumi. Dix Bhumis, dix aspects de Paramita. Le dixième correspond à la non-étude car l’omniscience y est acquise.

