Shantideva’s
Bodhicharyāvatāra
བྱང་ཆུབ་སེམས་པའི་སྤྱོད་པ་ལ་འཇུག་པ།།
Groupe d'Etude guidé parVén. Lama Sangyay Tendzin
Session 49 - Samedi 13 août 2022
Chapitre SIX : Cultiver la Patience (suite)
REFUGE | MANDALA | REQUETE des ENSEIGNEMENTS
Invocation du Lama
Courte pratique de Quiétude Mentale – Développement de la Bodhicitta
Tashi Deleg ! Bienvenue à chacun d'entre vous alors que nous nous réunissons à nouveau pour poursuivre notre étude de groupe du Bodhicaryâvatâra.
Dans cette étude du Chapitre 6 enseignant la pratique supérieure de la Patience, nous étudions en ce moment comment « Cultiver la patience envers ceux qui maltraitent nos proches ».
Nous terminerons ce sujet aujourd‘hui en abordant les six dernières strophes, sur ce point
Strophe 70 :
Quand les flammes de l’incendie
Se propagent d’une maison à l’autre,
Il s’impose d’éloigner la paille
Et toutes les matières inflammables.
Comment pouvons-nous apaiser le ressentiment, ou comment pouvons-nous faire en sorte que la colère et la haine ne surgissent pas ? Shantideva prend l'exemple d'un immeuble qui prend feu alors que les flammes sont sur le point de se propager de maison en maison.
La méthode judicieuse pour éteindre le feu dans ce cas est d'arrêter d'abord sa propagation en jetant tout inflammable qui pourrait aider à la propagation rapide du feu, comme la paille et d'autres objets inflammables qui, bien qu'utiles, sont de moindre importance.
Strophe 71 :
De même, par peur que nos mérites soient
Réduits en cendres, renonçons sur-le-champ
Aux objets de l’attachement
Qui attisent les flammes de la haine.
De même, lorsque nos amis ou nos proches, auxquels nous sommes attachés, sont attaqués, d'abord les feux de la haine jaillissent entre ces mêmes amis et leurs agresseurs.
De peur que la conflagration de la haine ne se répande aussi dans nos esprits et que le mérite de mille kalpas ne soit consommé, il est dit que nous devons immédiatement rejeter tout ce à quoi nous sommes attachés : amis, proches, etc.
Le sens ici, dit-on, est que nous devons abandonner notre attachement sur le champ.
Strophe 72 :
N’est-il pas préférable, pour le condamné à mort,
De se faire couper une main puis d’être relâché ?
N’est-il pas préférable d’échapper aux souffrances infernales
En ne subissant que des souffrances humaines ?
On pourrait penser que si nous n'aidons pas nos amis lorsqu'ils sont agressés, les gens vont médire sur nous et nous deviendrons méprisables à leurs yeux.
En réponse à cela, Shantideva cite l'exemple d'une personne extrêmement coupable qui, lorsqu'elle est conduite à l’échafaud, est libérée après n'avoir été amputée que d’une main. Il est sûrement mieux loti.
De la même manière, il vaut sûrement mieux endurer des blessures simplement humaines comme le mépris, plutôt que de subir les douleurs de l'enfer qui résulteront de notre engagement dans les représailles.
Strophe 73 :
Si je ne peux supporter
Mon lot de souffrances actuelles,
Pourquoi ne repoussé-je pas la colère,
Qui est la cause des souffrances infernales ?
Si les souffrances actuelles infligées par nos ennemis à nous-mêmes et à nos proches ou amis sont au-delà de notre capacité à les tolérer, combien plus intolérables seront les souffrances de l'enfer ?
Cela étant, pourquoi ne pas abandonner la colère de notre esprit et de celui de nos amis alors qu’elle est la cause de chagrins futurs dans les tourments insupportables de l'enfer ? Nous devrions certainement nous en débarrasser.
Strophe 74 :
Nous avons mille fois brûlé dans les enfers
Pour la satisfaction de nos désirs,
Et cela n’a été salutaire ni pour les autres
Ni pour nous-mêmes.
Nous pouvons bien penser que les souffrances infligées par nes ennemis sont indésirables voire intolérables dans le sens où nous ne les avons pas souhaitées.
En revanche jusqu'alors, pour les objets de nos désirs auxquels nous nous sommes attachés, nous avons éprouvé la douleur féroce et insupportable d'être brûlés par le feu et percés par des épées etc. alors que nous étions dans les royaumes de l'enfer.
Plus encore, cela fut notre expérience à multiples reprises, des milliers et des milliers de fois.
Cependant ces expériences ne nous ont rien appris ; rien n'a été réalisé ni pour nous ni pour les autres. Ces souffrances se sont révélées complètement inutile.
Strophe 75 :
Or, ce que je fais maintenant n’est pas aussi douloureux
Et permet d’accomplir une grande cause.
La joie seule convient, face à une douleur
Qui met fin aux souffrances des êtres.
L'épreuve de la résilience, cultiver la patience de tolérer les coups et agressions infligés par nos agresseurs et s'en moquer n'est rien comparé aux agonies vécues dans les enfers.
De plus, de grands avantages dériveront des épreuves endurées avec une telle patience, à la fois pour nous et pour les autres. Le mal infligé aux êtres des règnes inférieurs est ainsi dissipé ; et la souffrance, une fois acceptée, est comme un balai qui purifie nos négativités et stimule le bien.
Ainsi, nous ne devrions pas la fuir, mais plutôt l'embrasser avec joie.
Cette strophe complète l'enseignement sur « Cultiver la patience envers ceux qui maltraitent nos proches ».
Avant de passer au sujet suivant, je pense qu'il est important de nous remémorer ce que nous avons étudié jusqu'à présent sur la pratique supérieure de la Patience :
- Après avoir souligné l'importance et la nécessité absolue de supprimer la colère (versets 1-10),
- Shantideva décrit brièvement les objets de la patience (verset 11)
- Il enseigne ensuite de manière approfondie les diverses circonstances ou situations nécessitant la culture de la Patience. Cette partie du chapitre expose 11 points dont nous avons complété les sept premiers comme suit :
1. Cultiver la patience face à ce que nous ne voulons pas
2. Cultiver la patience face à ce qui nous fait souffrir
3. La patience d'accepter la souffrance (versets 12-21)
4. La patience qui consiste dans la certitude quant à la réalité ultime des choses (versets 22-33)
5. La patience de faire la lumière sur ce qui cause du mal (versets 34-51)
6. Cultiver la patience envers ceux qui nous traitent avec mépris (versets 52-63)
7. Cultiver la patience envers ceux qui maltraitent nos proches (versets 64-75)
Le thème abordé ensuite, le 8ème des 11 points développés par Shantideva, est :
« Cultiver la patience quand les gens font du bien à nos ennemis ».
Ce sujet sera couvert par les strophes 76 à 86.
Nous nous arrêterons ici pour aujourd'hui.
Pratiquons un court instant la quiétude mentale, avant de dédier le mérite de cette séance au bénéfice de tous.

