Shantideva’s Bodhicharyāvatāra

བྱང་ཆུབ་སེམས་པའི་སྤྱོད་པ་ལ་འཇུག་པ།།

Groupe d'Etude guidé par Vén. Lama Sangyay Tendzin

Session 64 – Samedi, 11 février 2023

Chapitre SEPT :  L’effort Joyeux - Le Support de la Pratique

 

 

REFUGE | MANDALA | REQUETE des ENSEIGNEMENTS

Invocation par le Lama de l’assemblée des Bouddhas et des détenteurs de Lignée.

Courte pratique de Quiétude Mentale – Développement de la Bodhicitta

 

Tashi Deleg ! Après avoir examiné « Comment supprimer les conditions hostiles à la diligence », la semaine dernière, nous avons abordé la Strophe 32, introduisant le nouveau sujet de « La mise en œuvre des conditions propices au développement de la diligence ». Nous continuons maintenant avec une explication plus détaillée de la nécessité de s'appuyer sur la force de l'aspiration.

 

Strophe 33 :

Je dois par moi-même détruire

Mes fautes et celles d’autrui, qui sont innombrables,

En consacrant à chacune d’elles

Un océan d’ères cosmiques.

 

Shantideva comprend que puisqu'il cultive la Bodhichitta, il doit lui-même soumettre tous les maux incontrôlés, ses afflictions et celles de tous les êtres. Et pour réussir à abandonner tous ces obscurcissements, il lui faut maintenant s’y appliquer avec diligence.

Il doit le faire, même si une seule des quatre-vingt-quatre mille souillures et autres défauts prend plusieurs kalpas à être épuisée.

 

Strophe 34 :

Or, en moi, je ne vois pas même une parcelle du courage

Qui permettrait d’éliminer ces fautes :

Pourquoi mon cœur, qui est le siège

D’insondables souffrances, n’éclate-t-il pas ?

 

Et pourtant, il réfléchit que dans l'intérêt d'une si grande entreprise, il ne trouve pas en lui-même la moindre inclination à la diligence.

Conscient des souffrances sans bornes qu'il devra endurer à l'avenir, il se demande comment son cœur pourra éventuellement le supporter. Par cela, Shantideva insiste sur le besoin absolu de se libérer de tous les défauts.

 

Strophe 35 :

Il m’échoit de produire, en autrui comme

En moi-même, un grand nombre de qualités,

Et chacune de ces qualités nécessite

Qu’on s’y familiarise pendant des océans de kalpas.

 

Dans le même esprit, il se dit qu'il doit maintenant acquérir lui-même toutes les qualités spirituelles illimitées reliées au chemin et au résultat, à la fois pour lui-même et pour les autres, même si l'une d'entre elles, telle que l’obtention de la vision et de la connaissance surnaturelles, prend d'innombrables kalpas à réaliser.

 

Strophe 36 :

Je ne me suis jamais habitué

Ne serait-ce qu’à une fraction de ces vertus :

Qu’il est étrange d’avoir gaspillé cette existence

Qui m’est échue par je ne sais quel hasard !

 

Et le voici de réaliser qu'il n'a jamais possédé le genre d'effort nécessaire pour atteindre ne serait-ce qu'un fragment de ces qualités.

Comme il est étrange, ajoute-t-il ironiquement, de gaspiller cette vie humaine précieuse, dotée de huit libertés et dix avantages, une opportunité si rarissime qu'il a réussi à obtenir par la puissance de son karma !

 

Strophe 37 :

Je n’ai pas honoré le Bienheureux,

Je n’ai pas offert le bonheur de grandes réjouissances,

Je n’ai rien fait en faveur des enseignements

Et je n’ai pas comblé les vœux des êtres démunis.

 

On peut penser que sa conduite n'est pas entièrement dénuée de sens et qu’il a certainement dû réussir à accomplir quelque vertu. Pourtant, Shantideva se demande quelle vertu a-t-il jamais accomplie, sachant qu'il n'a jamais fait d'offrandes aux bouddhas, que ce soit en réalité ou par le pouvoir de son imagination.

Aucun festin ou service agréable n'a été offert à la sangha grâce à des dons bien intentionnés. Il n'a jamais rien fait non plus pour la doctrine du Bouddha dans le fait d'enseigner et d'étudier le Tripitaka ou de pratiquer des trois entraînements de la voie.

Pendant ce temps, il n'a jamais fourni de cadeaux matériels, de nourriture ou de vêtements pour répondre aux besoins des pauvres. Il ne leur a rien donné, pas même une tasse de thé ou de babeurre ; il les a traités même avec dédain.

 

Strophe 38 :

Je n’ai pas offert l’absence de peur à ceux qui avaient peur,

Ni le bonheur aux êtres désespérés : je n’ai fait

Que procurer à ma mère les douleurs

De l’enfantement et d’autres souffrances.

 

Il s'est abstenu de protéger de la peur ceux qui craignaient pour leur vie.

Il n'a jamais non plus réconforté ces misérables ignorants de ce qu'il faut faire et ne pas faire, avec le don du Dharma en leur enseignant bien et en les amenant à comprendre le principe de la conduite correcte.

Sa seule réussite est la douleur qu'il a causée à sa mère lorsqu'elle l'a porté dans son ventre et lui donna naissance, à tel point qu’ils en sont tous les deux presque morts de douleur.

Il a totalement échoué à manifester le plein potentiel de la renaissance humaine, dotée de libertés et de qualités, si rares à obtenir.

 

Strophe 39 :

Dans le passé comme à présent,

Je n’ai pas aspiré au Dharma,

Et c’est de là que vient mon indigence :

Qui renoncerait à cette aspiration ?

 

Reflecting that his lack of virtue comes from his failure to aspire to the sublime Dharma, to which he has been as taken interest like a dog to a pile of grass.

But what kind of person is he who, although he wants happiness, nevertheless abandons all aspiration to the sacred Dharma?

 

Strophe 40 :

Le Sage a enseigné que l’aspiration était la cause

De tout ce qui relève du bien.

Or l’aspiration a elle-même pour cause

La constante méditation sur le fruit des actes.

 

L'aspiration au Dharma sacré, a dit le Bouddha, est la racine de toute vertu, par laquelle la haute renaissance et l'excellence définitive de la bouddhéité sont atteintes.

Ainsi que mentionné dans ‘La manifestation du champ de bouddha de Manjushri’ :

« Tout dépend des conditions et réside dans la racine de l'aspiration ardente.

Quelles que soient les prières que l’on puisse faire, des résultats en nature doivent sûrement être récoltés. »

En effet, les meilleurs pratiquants sont ceux qui s'intéressent le plus au Dharma. Un intérêt et une aspiration moyens font un pratiquant moyen ; un intérêt moindre produit un pratiquant de moindre capacité.

Ainsi, l'aspiration et l'intérêt sont cruciaux ! Puisqu'il est difficile de posséder ces qualités dès le début, il est nécessaire de les cultiver dans l'esprit. Pourtant, les gens aujourd'hui se dénigrent et doutent de leur aptitude à observer la discipline pour écouter, contempler et méditer les enseignements.

C'est ainsi qu'ils se détruisent. Nous ne devons jamais permettre cela.

En apprenant à observer la discipline et en recevant, réfléchissant et méditant sur les enseignements, nous gagnerons en bonheur et nous progresserons. Bien sûr, si dès le début nous avions toutes les bonnes qualités et étions totalement exempts de souillure, il n'y aurait aucun intérêt à enseigner le Dharma. Mais il n’en est rien !

La racine de l'aspiration ou du vif intérêt pour le Dharma est une réflexion constante et une méditation confiante sur les effets pleinement mûris des actions positives et négatives, sachant que ces effets sont inévitablement ressentis comme bonheur ou malheur.

 

Strophe 41 :

Les souffrances physiques et mentales,

Les peurs les plus variées

Et l’insatisfaction des désirs :

Voilà ce qui émerge des actes négatifs.

 

Tous les malaises physiques éprouvés à cause de la maladie, de la chaleur et du froid, ainsi que les angoisses et les souffrances mentales, tous les dangers d'être tué et blessé, et la douleur d'être séparé de ce que l'on veut et de rencontrer ce que l'on ne veut pas, ne sont finalement pas causé par des gens méchants.

La cause de chacun d'eux est notre propre comportement négatif. Par cette déclaration, Shantideva donne un bref aperçu de la loi du karma, de cause à effet.

 

Strophe 42 :

En faisant le bien selon mes pensées,

Où que je me rende,

Le fruit de ce mérite

M’honorera de ses bienfaits.

 

Les déclarations sur les résultats d'actions « mixtes » qui présentent à la fois de bons et de mauvais aspects ne sont pas que des mots vides de sens. Si nos intentions et nos actions correspondantes sont saines, alors peu importe où nous irons et où nous naitrons, le mérite de la vertu accomplie dans le passé nous offrira son fruit pleinement mûri, à savoir une abondance de bonheur et de bonnes qualités.

C'est ce qu'illustre l'histoire du prince Punyabala (*), qui, s'installant dans la demeure d'un pauvre, y découvrit un trésor immense et inépuisable.

(*) À Sarasvatî, au bosquet du prince Jeta, plusieurs moines âgés de l'assemblée du Bouddha n'arrivaient pas à s'entendre sur la qualité humaine la plus précieuse et la plus bénéfique : la beauté, la diligence, l'art ou la perspicacité. Ils demandent au Bouddha, qui répond que le mérite, qui donne naissance à toutes les qualités qu'ils ont notées, est le plus bénéfique pour les êtres.

Pour illustrer ce point, il raconte l'histoire d'une vie passée dans laquelle il est né en tant que Punyabala, avec quatre frères aînés qui ont chacun été nommés d'après leur qualité la plus prisée : Rupabala, Viryavanta, Shilpavanta et Prajnavanta.

Dans un concours qui a suivi pour déterminer quelle qualité produit les meilleurs résultats dans la vie réelle, Punyabala a gagné et, grâce à son mérite, il a obtenu la domination sur une grande partie du monde.

 

Pratiquons la quiétude mentale pendant un court moment, avant de consacrer notre mérite au profit de tous.

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